Читать книгу Traité complet des haras, et moyens d'améliorer et de multiplier les chevaux en France. Suivi de plusieurs mémoires couronnés par la société centrale et royale d'agriculture онлайн

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L’amour maternel fournit encore une nouvelle preuve en faveur de ce système: l’étalon méconnaît et dédaigne même les poulains dont il est le procréateur; souvent même, par un instinct jaloux, il les éloigne de leurs mères.

Dans les carnivores, cette indifférence fait souvent place à la cruauté. On voit le tigre, le chacal, dévorer leurs enfans pour concentrer sur eux toutes les affections de leurs farouches compagnes. Sous nos toits domestiques, le chat nous offre quelquefois l’exemple de cette férocité. Il épie le moment où la femelle abandonne sa progéniture pour déchirer leurs membres palpitans et les priver d’une existence qui lui est odieuse.

Dans les femelles, au contraire, le sentiment qui les porte à veiller à la conservation des fruits de leur amour va toujours en croissant jusqu’à l’époque où ils n’ont plus besoin de leurs soins maternels. Alors ce sentiment s’éteint pour renaître lorsqu’elles auront donné la vie à une seconde génération.

Si l’étalon était vraiment le créateur des germes auxquels la jument doit seulement fournir un réceptacle, il n’aurait pas pour ses enfans cette indifférence, cette apathie, et je dirai même cet éloignement qui le caractérisent: il partagerait avec sa femelle les soins qu’elle ne cesse de leur prodiguer.

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