Читать книгу Traité complet des haras, et moyens d'améliorer et de multiplier les chevaux en France. Suivi de plusieurs mémoires couronnés par la société centrale et royale d'agriculture онлайн
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Les amis des haras gémissent de voir notre belle patrie tributaire de l’étranger sous ce rapport. Une grande partie de nos chevaux de remonte vient de l’Allemagne, et nous versons dans un pays allié, mais qui peut devenir ennemi, des sommes énormes qui devraient vivifier notre agriculture et répandre dans tous nos départemens qui élèvent des chevaux des germes féconds de prospérité. L’argent qui sort de France pour ces achats ne peut y revenir que par les canaux divers de l’industrie commerciale; car le cheval transplanté ne retourne pas au lieu qui l’a vu naître; il meurt dans le pays où il a été conduit, et notre sol est privé chaque année des capitaux qui devraient l’enrichir.
Il faut nous affranchir de ce tribut que nous payons volontairement à l’étranger; il faut seconder les intentions paternelles du gouvernement et faire naître assez de chevaux pour que notre cavalerie ne puisse compter dans ses rangs que des chevaux français.
Les haras qui ont été créés pour améliorer nos races ne peuvent opérer le bien qu’on en attend que par le concours des cultivateurs. C’est en vain que le gouvernement fera des sacrifices pour avoir des étalons précieux. Si les propriétaires ne travaillent pas à remplacer leurs jumens petites, chétives, mal construites, par des poulinières plus robustes et d’une taille plus élevée, nous serons toujours pour nos chevaux de remonte sous la dépendance de l’étranger.