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Je commencerai, mon enfant chérie, par te dire qu’il ne m’est rien arrivé de fâcheux, Dieu merci; au contraire, grâce à la détermination que j’ai prise, je crois à des jours plus heureux que par le passé. Assieds-toi près de moi, ma fille. Il lui prit une main. Elle s’approcha de lui avec confiance.

Je le répète, Alice, tu n’es plus un enfant; aussi te parlerai-je à cœur ouvert, sans chercher à dissimuler les torts que je puis avoir à me reprocher.

Elle fit un mouvement sur sa chaise.

— Oui, des torts, mon enfant, que je regarde comme bien graves, quand je considère la tâche que la Providence m’a confiée, et ce que j’ai fait jusqu’ici pour la remplir. Je t’ai abandonnée entièrement aux soins de la bonne madame Richard, à qui nous devons peut-être une partie de notre fortune, qui t’a aimée, qui t’a soignée avec la tendresse, et je dirai avec là faiblesse d’une bonne grand’-mère; mais une main plus ferme était nécessaire pour te diriger. Aussi, mon enfant, ce n’est pas toi que j’accuse de ton ignorance prolongée à l’âge où les jeunes filles ont déjà acquis une instruction assez étendue, je ne te rends pas plus responsable des défauts de ton caractère, c’est moi, ton père, qui suis coupable de la tiédeur que tu apportes dans tes devoirs de religion, et par suite de tes impatiences, de ta promptitude à porter un jugement avant d’avoir réfléchi, et surtout de ces préventions qui te rendent si injuste.

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