Читать книгу Les conséquences d'une faute онлайн
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La princesse K..., en effet, garda le silence, pendant plus de deux ans, et j’étais en peine de lui restituer les manuscrits qui restaient entre mes mains. C’était un dépôt dont j’aurais désiré me voir déchargé, et je songeais déjà, en cas de mort, à confier ce dépôt à la Bibliothèque de l’Arsenal, en assignant à l’auteur un délai de trente ans pour réclamer ses manuscrits. C’est alors qu’une lettre de la princesse m’annonça l’envoi, non plus d’un roman écrit dans une langue étrangère, mais des traductions françaises de tous les romans en différentes langues, que j’avais reçus à diverses –époques, sans pouvoir leur donner la destination que l’auteur en attendait. Voici la lettre:
«Cher monsieur, depuis deux années et plus, j’ai cru vingt fois toucher à ma dernière heure. J’étais vraiment malade, et les médecins m’avaient condamnée sans rémission. Je me suis rétablie, par la grâce de Dieu, et aussi par un effort de jeunesse et un ardent désir de vivre. Je viens donc vous remercier bien tardivement d’avoir fait paraître Une simple histoire, dans l’Artiste. Je l’ai vu lire. je l’ai entendu louer, autour de moi, et cela m’a encouragée à reprendre, à continuer mon œuvre. J’ai traduit moi-même en français les romans que j’avais écrits en russe, en allemand, en ppolonais, en anglais et même en suédois. Je vous envvoie donc ces traductions, en vous priant d’en faire ce que vous voudrez et ce que vous pourrez. Vous avez trop bien commencé, pour mal finir. Je m’en rapporte à vous et j’approuve d’avance tout ce que vous ferez. Dans le cas où vous jugeriez que ces traductions soient dignes d’être imprimées, vous enverrez les factures d’impression au révérend docteur Mayr, que je charge de vous faire passer, en mon nom, toutes les sommes nécessaires. Gardez-moi bien le secret, car j’écris, je compose, malgré tout, malgré mon entourage, malgré mes parents et mes amis. J’aime mieux écrire et composer que de faire de la tapisserie ou de tapoter du piano. Je pars demain pour le Caucase. En mon absence, le révérend docteur Mayr sera toujours là pour recevoir vos lettres et me les faire passer.