Читать книгу Le roman du Renard онлайн

27 страница из 31


Jugeant l’instant favorable, il fondit sur le plus beau qu’il emporta.



Tiercelin qui, depuis un bon moment, guettait les fromages, jugea l’instant favorable et fondit sur le plus beau qu’il emporta au profond d’un hêtre.

La vieille l’aperçut, et furieuse:

— Ha! mon beau monsieur! c’est donc pour vous que séchaient mes fromages! Et le maître s’en prendra à moi!...

Ce disant, elle jetait dans la direction du corbeau des pierres qui n’atteignaient personne.

— Taisez-vous, la vieille! riposta Tiercelin, le maître fera bien de s’en prendre à vous, car il a raison celui qui dit que «c’est la mauvaise garde qui nourrit le loup».

Et tout glorieux de sa proie, le corbeau se mit à l’entamer à grands coups de bec.

Renard, qui se reposait au frais, n’avait rien perdu de la scène.

— Bonne affaire, pense-t-il; si elle peut réussir, j’aurai d’un seul coup le rôt et le dessert.

Du ton melliflu qu’il savait si bien prendre, il salua Tiercelin.

— Que le ciel vous maintienne en joie, mon compère!... vous venez de me faire bien rire... Ah! de quel ton plaisant, vous clouâtes le bec de cette vieille bavarde... Mais, savez-vous ce qui me charme le plus en votre discours?... c’est la voix,... une voix si ample, si belle qu’on ne saurait trouver mieux.

Правообладателям