Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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Paoli pouvait se maintenir encore à l’aide de la guerre civile. Des milliers de montagnards s’étaient ralliés autour de leur ancien général. Il préféra les rigueurs de l’exil. A une distance de quarante-six ans, Napoléon suivra l’exemple de l’illustre exilé. En vain une armée vaillante et fidèle, que le malheur n’avait point déliée de ses serments, refusait-elle de se soumettre au roi de la coalition étrangère. Son nom n’avait rien perdu de son prestige; les alliés craignaient que le sol ne les dévorât; le plus léger succès pouvait entrainer leur retraite. Mais on exposait la France aux maux d’une guerre intestine. Eh bien! puisqu’ils n’en veulent qu’à moi, répondit l’Empereur, j’abdique et ne demande pour tout domaine qu’un rocher en face de mon berceau.

C’est ainsi que, dès le 13 juin 1769, Paoli..... alors sa gloire était pure encore, montrait à Napoléon le chemin de l’exil et lui apprenait à s’immoler pour le salut de la patrie.

Doué de cette rare prévision qui perce à jour le voile de l’avenir, et dont on ne veut rapporter l’honneur qu’à des philosophes dogmatiques et tranchants, Paoli entrevoyait déjà la grande régénération sociale de 89, et il se disait tout bas que l’orage révolutionnaire, en le ramenant un jour sur le sol natal, devait être pour lui une époque de jouissances et d’ovations. Aussi, en prenant congé de ses compatriotes sur le rivage de Portovecchio, ces vagues espérances d’un prochain retour se mêlaient-elles aux regrets de la séparation et en adoucissaient l’amertume. — Lycurgue s’exila pour consolider son œuvre législative et y mettre le sceau du temps; Paoli, pour épargner à sa patrie les déchirements des dissensions intestines.

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