Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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Peu de temps après, condamné à son tour par une lettre de cachet aux rigueurs de l’exil, le duc de Choiseul expiait, dans les chagrins d’une disgrâce de cour, tout le mal qu’il avait fait à la Corse . Ce souvenir le poursuivait dans la retraite comme un poignant remord, et quoiqu’il parlât de sa conquête avec toute la fatuité d’un grand seigneur, le manifeste grave et modéré des Corses n’en avait pas moins déconcerté sa légèreté spirituelle et railleuse. L’intérêt que Paoli avait su appeler sur cette nationalité naissante s’était bientôt changé en défaveur contre le ministre dirigeant.
Il reçut, sur la route de l’exil, des témoignages universels d’estime et de sympathie. Joseph II et le grand duc Léopold le consolèrent, par l’accueil le plus distingué, de tous le malheurs de l’expatriation. Il fut surtout vivement touché des attentions délicates de ce dernier, introduisant déjà dans la Toscane les institutions utiles, dont l’illustre exilé avait voulu doter son pays. Léopold, dirons-nous avec un historien , à qui on n’accordera jamais tant d’éloges qu’il n’en mérite encore davantage, réformateur progressif et modéré tout à la fois, qui, comme Paoli, montra ce que peuvent pour le bonheur des peuples, les qualités de l’esprit, les vertus de l’âme et l’amour constant de la liberté, reporta ensuite, sur les réfugiés corses, une partie du tendre intérêt qu’il avait témoigné au général.