Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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La mesure du désarmement, mesure banale qui figure en tête de tous les programmes des diverses administrations depuis 1769 jusqu’à nos jours, fut exécutée avec des formes si brutales, que l’exaspération devint bientôt universelle. On se demandait avec douleur si la Corse n’était pas condamnée à subir un gouvernement plus odieux encore que celui de Gènes; on se demandait, si c’était bien à l’aide de ce système d’intimidation et la justice expéditive du sabre, que la France espérait de consolider sa conquête; on se demandait enfin si c’était en blessant tout ce qu’ils avaient d’instincts nobles, en méprisant tout ce qu’il fallait respecter, en foulant aux pieds tout ce qu’ils chérissaient le plus, que les nouveaux gouverneurs travaillaient à l’œuvre de la fusion et à l’affermissement de la domination française. Il est certain que dans le commencement on ne voulait reconnaître que la force pour arbitre et pour intermédiaire entre le vainqueur et le vaincu. Dans leur candide simplicité, des Corses osèrent demander à cette tyrannie nouvelle ses titres et on leur montra des milliers de baïonnettes et des potences. On poursuivit, sous le nom de brigands, tous ceux qui ne voulaient point aliéner leur souveraineté individuelle. Cette indépendance personnelle fut qualifiée de révolte. Pour contenir la Corse dans la soumission, on la livra à la merci du pouvoir militaire.

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