Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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A cette époque remonte l’admiration d’Alfieri pour cet illustre exilé. Étant à Florence il sollicita, comme un honneur, la permission de lui présenter ses hommages. Paoli en fut ému jusqu’aux larmes. Tant de respect pour le malheur était la marque certaine d’une âme élevée. A la vue de cette intéressante migration, il sentit croître cette haine énergique et cet ardent amour pour la liberté dont sa mâle poésie est si fortement empreinte. Le temps, ni la réflexion ne purent refroidir cet enthousiasme de sa jeunesse, pour une cause qu’il eût défendue au prix de son existence; témoin la dédicace de l’une de ses plus belles tragédies, conçue et écrite d’un bout à l’autre sous une inspiration toute patriotique . L’ambition d’Alfieri était de tenter par la puissance de ses vers ce que Paoli avait accompli par ses institutions. Mais la position des deux peuples était différente. Chez l’un, l’amour de la liberté avait plus besoin d’être contenu qu’éveillé ; chez l’autre, au contraire, et c’était une bien rude tâche, il fallait rendre la force et le sentiment des droits à des hommes engourdis depuis long-temps sous le poids d’un honteux esclavage.