Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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Botta rapporte à ce sujet un fait d’autant plus invraisemblable que nul autre historien ne le mentionne. Selon lui, le port où mouillaient les deux navires anglais se trouvait en quelque sorte bloqué par deux bricks de la marine française. On craignait avec assez de fondement, qu’ils ne voulussent les soumettre au droit de visite que nul traité n’avait encore diplomatiquement consacré. Pour soustraire l’hôte de l’Angleterre à l’outrage et aux périls de ces recherches, on le cacha dans un tonneau au fond du navire, en conseillant à ceux qui s’étaient embarqués sur l’autre bord de s’effacer de manière à n’être pas aperçus. Cette appréhension se réalisa un instant après. Le navire britannique fut fouillé dans toutes ses parties, mais le précieux dépôt avait été dérobé avec tant de soin qu’il échappa à toutes les investigations.

Que les capitaines de la marine anglaise aient toléré que l’on vînt faire ainsi la police sur leur bord, au mépris du droit des gens et sans respect pour leur pavillon, ce n’est ni naturel ni croyable. Outre que la marine royale de France n’a guère l’habitude de poursuivre les exilés qu’abrite un pavillon ami ou neutre, il n’était assurément pas dans ses instructions d’empêcher cette expatriation volontaire. Nous persistons donc à douter de la sévérité de cette surveillance, de cette sorte d’embargo. N’aurait-elle pas pu devenir une cause immédiate de guerre ou tout au moins de froideur entre les deux nations? Peut-être ne s’écarterait-on pas beaucoup de la vérité en supposant que ce bruit ne fut répandu que dans le but de rendre le sort des fugitifs plus intéressant et la conquête des Français plus odieuse. On sait du reste, que cet historien recueille avec empressement et rélate avec plaisir tout ce qui peut jeter de la défaveur sur un peuple dont il semble redouter la manie guerroyante.

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