Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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Pendant les longues années de l’exil, son dévouement au pays ne se démentit jamais. Tous les moments qu’il ne consacrait point aux lettres étaient remplis par des pensées et des vœux patriotiques. L’école qui porte son nom en est une preuve éclatante. Admis et fêté dans les salons de la haute aristocratie, honoré de l’estime des hommes les plus marquants de l’opposition, il n’en regrettait pas moins le village de Rostino, cent fois plus heureux au milieu de l’agitation des assemblées électorales et des soucis du gouvernement, qu’il ne l’était dans sa tranquille et agréable retraite de Londres. Les relations et le commerce de ses compatriotes, il les préférait à tout ce que la capitale de l’Angleterre pouvait lui offrir de plaisirs et de distractions. Son active sollicitude s’étendait sur tous ses compagnons d’exil. C’était pour les mettre à l’abri du besoin et adoucir, autant que pouvait le permettre la modicité de ses ressources, les ennuis de l’expatriation, qu’il s’imposait sans regret des privations et des économies. Ces témoignages d’intérêt allaient les chercher au loin, à Naples, à Florence et jusque dans les retraites les plus solitaires. Ménageant avec délicatesse cette fierté naturelle, que les Corses savent conserver au sein du malheur, il distribuait ses épargnes, de façon à secourir sans humilier. Toujours présente à sa pensée et à son cœur, la Corse était le sujet de ses tendres préoccupations. On le comprend aisément; la conquête avait pu le séparer violemment de ses compatriotes, elle n’avait pu briser les liens qui l’attachaient au pays, encore moins le rendre indifférent à ses nouvelles destinées.

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