Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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» hommes qui, dans leur altière indépendance osaient encore

» parler de liberté en face des suppôts du pouvoir absolu.

» Les vainqueurs appelaient cette noble passion fanatisme.

» Les esclaves dorés de Choiseul ne voyaient plus qu’une

» obstination insensée dans le dévouement patriotique des

» montagnards...... Ils ne prévoyaient point alors ce qui

» serait arrivé vingt ans plus tard — Paoli avait, peu de

» temps avant, plié un peuple guerrier au frein salutaire des

» lois sans qu’il lui en coûtât de grands efforts. Le gouver-

»nement Français ne put y réussir que difficilement et quoi-

» qu’il n’eût point ménagé les supplices...... C’est que l’un

» favorisait la pente de la nature, l’autre voulait arrêter la

» marche du siècle et se roidir contre la tendance des idées

» générales .»

Loin de nous la pensée de retracer, à notre tour, un tableau trop sombre de la situation du pays. Les malheurs et les cruautés qu’il avait le droit de reprocher à l’administration de cette époque, étaient une conséquence presque inévitable de son occupation forcée. Le temps seul pouvait détruire cette défiance mutuelle qui ne permettait point aux Corses de croire aux intentions bienveillantes des Français, et aux Français de croire à la soumission sincère des Corses. Mis en possession de l’île par la puissance des armes, ceux-là pensaient, de bonne foi peut-être, qu’il y aurait eu de l’imprudence à se relâcher de la rigueur de leurs instructions, et ceux-ci, qu’il fallait des actes rassurants avant de se rallier. Dans la suite, une opinion plus sage, plus conforme aux véritables intérêts de la domination française, prévalut dans le conseil du monarque. Les haines que la guerre avait fait naître n’étaient plus ni aussi vivaces, ni aussi communes. Insensiblement les ressorts trop tendus de l’autorité se relâchèrent, et sans rien perdre de son énergie, l’action gouvernementale dépouilla tout ce qu’elle avait eu d’abord de formes acerbes. Dès cet instant, la confiance s’établit entre les gouverneurs et les gouvernés, et avec elle, l’ordre et la sécurité.

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