Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
16 страница из 106
Le comte de Vaux n’était pas seulement un homme de guerre; il était remarquable aussi par la justesse et la netteté de ses vues sur tout ce qui tenait à l’administration. Moins étranger aux mœurs et aux usages des habitants que bien d’autres généraux, il attendait beaucoup d’une modération éclairée et peu d’une force inintelligente. Étant au nombre des officiers distingués qu’avaient conduits au secours de Gènes les généraux Maillebois et Boissieux, il s’était dès-lors attaché à étudier le côté géographique et moral du pays. «Non moins observateur que brave, écrivait
» D. Giubega à un de ses amis en Italie, il m’a franche-
» ment avoué, que si la voie de la persuasion ne réussissait
» pas toujours, on obtenait bien moins encore par les me-
» naces.»
On raconte, à ce sujet, une anecdote qui lui fait le plus grand honneur. Dans sa première campagne, il fut blessé à Ghisoni d’un coup de feu. Tout le village connaissait l’auteur de la blessure, c’était un certain Carlotti. Craignant que le général en chef ne vengeât la blessure de l’ancien capitaine des grenadiers, il n’eut pas plus tôt appris qu’il s’avançait à la tête d’une division, qu’il s’éloigna prudemment du village. Le comte de Vaux menaça de le livrer au sac et aux flammes, si le fugitif ne rentrait pas dans les vingt-quatre heures. Les habitants prirent la menace au sérieux. Le temps pressait: il fallait opter entre un seul homme et une population entière. Touché de ces alarmes, Carlotti quitte soudain sa retraite et va s’offrir au courroux du général.