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--Pierre Longpré n'a qu'à se bien tenir, grommela-t-il, au lieu de faire un acte d'humilité.
Longpré n'était pas un cultivateur à l'aise. Il le deviendrait probablement si les épreuves finissaient, car il travaillait avec intelligence et assiduité. La maladie avait attristé sa maison; la grêle avait détruit ses moissons, ses troupeaux avaient été décimés. Il était débiteur de Zidore Tourteau. Pas pour un gros montant, le prix d'un bon cheval de labour.
Tourteau courait à la fortune. Or, pour l'atteindre plus tôt, il laissait le chemin ordinaire souvent long et pénible, et prenait à travers champs. Une course au clocher; la course des usuriers.
Ils avaient à peu près le même âge, quarante et un ou quarante-deux. Ils se connaissaient bien, sans être intimes, et se fréquentaient peu sans cependant se fuir. Leurs femmes étaient plus liées, ayant passé leur jeunesse ensemble. Cela n'avait pas resserré les liens entre les deux familles. Le foyer de Longpré s'était vite peuplé. Tourteau n'avait plus qu'un enfant, un petit garçon.