Читать книгу Bataille d'âmes онлайн

25 страница из 113

Zidore économisait ainsi du pain, du beurre et du lard. Au bout de l'année, la huche était plus remplie et le saloir, moins vide. Madame Tourteau ressentait toujours une angoisse pénible quand l'enfant malheureux tournait autour de la table, le ventre vide, regardant d'un oeil de convoitise, la soupe au lard qui fumait dans le plat de faïence, et le pain de blé dont le chien avait sa part. Souvent, quand le père impitoyable s'éloignait un peu, elle lui donnait quelque chose à manger: un peu de lait, une croûte cachée à l'avance, une pomme de terre bouillie... Mais le cerbère faisait bonne garde, examinant les restes du repas, marquant le pain et s'il découvrait la ruse de la mère, tant pis! C'était sur elle que tombait sa colère.

Il ne l'avait jamais aimée, cette femme et il l'avait épousée parce qu'elle apportait une dot. Celle qu'il aimait se mariait dans le même temps avec un forgeron du village, Jean Larose, si je me rappelle bien.

Christine Morin n'aimait pas non plus. Elle s'était sacrifiée à l'ambition de ses parents. Son coeur était ailleurs. Tout de même elle marcha droit dans la voie douloureuse et demeura ferme dans le sacrifice.

Правообладателям