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Aujourd’hui, au contraire, justice a été rendue à sa peinture et les tableaux que les contemporains s’obstinèrent à ignorer, figurent à la place d’honneur dans les musées et dans les collections. Mais, par un retour de fortune, on tend à oublier les pages sur lesquelles se fonda sa réputation on regrette la contrainte qui l’obligea à les produire, elles apparaissent indignes de lui.

C’est substituer à l’injustice ancienne une injustice nouvelle et montrer la même tendance simplificatrice dont, en sens contraire, il fut victime. Daumier a été un grand maître et un maître très complexe, et c’est en étudiant tous les aspects de son génie qu’il le faut honorer.

Daumier a été d’abord un satiriste politique; les circonstances l’ont voulu ainsi puisqu’il a débuté en 1830, au moment où la caricature politique prenait un extraordinaire essor. Mais ces circonstances secondaient son génie, il s’est donné à la lutte avec passion, avec frénésie; il l’a menée avec une ardeur sans cesse soutenue, il a souffert quand, en 1835, la guerre contre la monarchie de Juillet lui a été interdite, il a salué avec enthousiasme l’occasion que lui offrait la révolution de 1848 de reprendre les armes et bataillait avec furie quand le 2 Décembre a brisé son crayon. Aux derniers jours de l’empire, dès qu’un peu de liberté fut rendue à la presse, il s’est trouvé de nouveau prêt et il a eu, après le quatre septembre et jusqu’au moment où, à demi-aveugle, il a été contraint au silence, le même entrain, des colères et des enthousiasmes aussi vifs qu’au temps de ses escarmouches juvéniles.

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