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Sous le second Empire, alors qu’il se désintéressait d’une façon visible de sa besogne coutumière, dans cette partie de son œuvre qu’il ne songeait pas à dérober au public, mais qui demeura cependant son jardin secret, il porta son attention sur les gens du peuple, déclassés ou humbles. Ses facultés d’observation, aiguisées par un long exercice, s’enrichirent alors de la clairvoyance que donne l’émotion humaine. Il cessa d’être uniquement un témoin pour mettre son cœur dans des travaux qui participèrent désormais de la même passion et reflétèrent la même foi que ses satires politiques. Il avait été polémiste républicain, il devint peintre démocratique.

Penseur original, il fut aussi un grand artiste; sa technique, comme son inspiration, est personnelle, hardie, novatrice.

Les estampes par lesquelles il a communiqué le plus souvent avec le public réunissent à un degré éminent les qualités techniques que comporte la lithographie.

S’il n’a pas été en ce genre un initiateur, si Géricault, Delacroix et Decamps, avaient, avant lui, montré les ressources du dessin sur la pierre, il a, au moment où ce procédé était à son apogée, été un surprenant lithographe. Il ne paraît pas nécessaire d’insister sur un mérite qui ne lui a jamais été contesté. Remarquons bien plutôt que, dans la seconde partie de son activité, lorsque l’art lithographique était en décadence, il a su résumer et simplifier sa manière sur des pierres confiées à des mains brutales et inexpertes; et surtout, protestons contre cette assertion maintes fois reprise qu’après avoir été à ses débuts un dessinateur merveilleux, il a sombré dans une progressive et lamentable décadence.

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