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En tout cela, point de fantaisie, nul besoin de plaisanter pour provoquer le rire; il n’a jamais été le spectateur ironique qui s’amuse au jeu de la politique et en souligne les petitesses, indifférent aux idées, frappé seulement des ridicules des acteurs. Il a eu son idéal, qui n’a jamais varié, qu’il a défendu toutes les fois qu’il lui fut possible, par le crayon, parce que c’était sa manière de s’exprimer — non pas en amuseur — en citoyen. Sa politique était simple et généreuse; il était profondément, ardemment démocrate, républicain, cela va sans dire, mais l’étiquette républicaine ne lui suffisait pas. En 48, en 71, il a combattu ceux qui, sous le couvert d’un respect officiel pour la république, dirigeaient le pays vers la réaction. Que de telles convictions aient entraîné dans son langage de l’âpreté et de la violence, qu’il ait été injuste pour ses adversaires, qui voudrait s’en étonner!
Mais, il a dû à la sincérité de ses convictions des élans magnifiques, et la satire, partie du cœur, s’est élevée souvent jusqu’à l’épopée. Pour défendre les grandes idées autour desquelles il monta la garde, il a, dans un combat cent fois repris, varié infiniment ses procédés; il a eu recours à tous les artifices que pratiquent les satiristes, mais il a surtout manié avec puissance deux méthodes opposées d’un usage également difficile: l’exposé de la réalité simple et l’allégorie.