Читать книгу Souvenir de Mme Marguerite François 1885-1914 онлайн

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Nous nous laisserions aller volontiers au plaisir douloureux de parler encore de celle qui nous a été si tôt ravie. Mais à quoi bon? Que pourrions-nous ajouter que ses lettres n’expriment mille fois mieux: elles parleront d’elles-mêmes, sans qu’il soit besoin d’aucun commentaire. Il nous sera permis toutefois de dire qu’à nous-même, ces lettres sont apparues comme un témoignage qui dépasse la personnalité de celle qui les a écrites, un témoignage sur son milieu et sur son époque. Il nous semble que de ce milieu et de cette époque, Marguerite, dans sa modeste sphère, reste expressive au plus haut point.

Une âme protestante, elle l’a été certes, comme on pouvait l’attendre de son éducation, par l’énergie morale, par le sérieux et la gravité — unis toujours, chez elle, à l’extrême fraîcheur du caractère, — par le sentiment du devoir et de la responsabilité personnelle, par la sincérité et par la hardiesse critique, par le respect et la préoccupation des choses religieuses, à travers lesquelles le cœur et l’esprit ne cessent de poursuivre l’affranchissement suprême. Mais plus encore, cette jeune fille et cette jeune femme nous apparaît comme une âme moderne, au beau sens, au sens émouvant de l’expression.

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