Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн
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Huon donna le baiser d’adieu à sa chère cousine et se mit en devoir de sauter dans les flots. Mais la jeune fille, qui se sentait aussi coupable que lui, se jeta à son cou au moment où il se penchait sur le bord, et tous deux tombèrent ensemble dans les vagues mugissantes.
A peine le couple eut-il quitté le navire, que le ciel s’éclaircit et que la mer redevint unie comme un miroir.
Huon et Esclarmonde avaient pensé mourir; il n’en fut rien. Les flots soutinrent leurs corps sans se lasser, et les portèrent jusqu’à une île déserte, où les malheureux purent aborder. Là, Oberon continuant de les abandonner, ils en furent réduits à vivre misérablement de racines. Aussi, un matin, quelle fut la joie d’Esclarmonde d’apercevoir au large un navire! Elle fit des signes, agita son voile, et le navire s’approcha du rivage. Hélas! il appartenait à un affreux pirate qui s’empressa de capturer la pauvre Esclarmonde pour s’en aller la vendre comme esclave à Tunis.
La jeune fille était déjà garrottée, quand Huon accourut à ses cris. En un clin d’œil, il eut terrassé deux des brigands; mais bientôt, accablé par le nombre, il fut pris et attaché à un arbre, pendant que l’on entraînait sa cousine au navire.