Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн
43 страница из 76
Il resta là sans défense, en proie à la faim, regardant décroître à l’horizor la voilure du pirate. Les heures succédèrent aux heures, le soir vint. Épuisé de faiblesse, un filet de sang tiède coulant de son front blessé, Huon ferma les yeux pour mourir et, une dernière fois, dans un soupir, il murmura: — Oberon!
Soudain il ressentit au visage comme la caresse d’une brise printanière. Il ouvrit les yeux, et eut le temps de reconnaître le petit lutin à la mine espiègle, qui était en train de couper ses liens.
Avant qu’il eût pu le remercier, le sylphe avait déployé ses ailes et s’en allait en volant au-dessus de la mer.
Huon, tout faible qu’il fût, se reprit néanmoins à espérer, surtout quand il aperçut au loin une barque de pêche. Malheureusement, il eut beau faire signe sur signe, on ne répondait pas.
Alors il prit un parti désespéré : il se jeta résolument à la mer pour tâcher d’atteindre le bâtiment à la nage. Il y réussit.
Les pêcheurs le recueillirent et le débarquèrent près de Tunis. Là, un portefaix eut pitié du malheureux, le soigna, le guérit, et le prit ensuite comme aide dans son pénible travail.