Читать книгу Traité complet des haras, et moyens d'améliorer et de multiplier les chevaux en France. Suivi de plusieurs mémoires couronnés par la société centrale et royale d'agriculture онлайн
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Le bien ne s’opère qu’avec lenteur, il marche à pas de tortue, tandis que le mal vole avec rapidité. Il y a déjà plusieurs années que le haras de Pompadour a été réduit à un simple dépôt, et l’injustice criante dont il a été frappé n’est pas encore réparée. Avant de lui enlever la prééminence dont il jouissait à si juste titre, il fallait considérer qu’en ne conservant que deux haras en France, il était nécessaire d’en établir un au Nord et un autre au Midi. On a foulé aux pieds toutes ces considérations et on a placé les deux haras dans nos départemens septentrionaux. On a déshérité le Midi d’un établissement qui avait été fondé en 1761, en faveur duquel militaient ses droits d’aînesse, l’immensité de ses prairies, les dépenses considérables qui avaient été faites antécédemment, la bonté de ses pâturages, les races distinguées qui s’élevaient et se perfectionnaient sans cesse, le zèle des propriétaires et l’antique réputation des chevaux limousins, pour accorder la préférence au haras de Rosières, qui n’offrait aucun de ces avantages. Certes, M. Syrieys de Meyrignac, qui n’a pu être arrêté par aucune de ces considérations, a été débordé par l’esprit d’intrigue, ou a cédé à une funeste hallucination, ou a abusé de l’envie qu’il avait de faire le bien, et les mesures désastreuses qu’il a prises n’ont pu être dictées que par l’intérêt personnel, qui se couvrait du masque du bien public.