Читать книгу L'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon. Compte rendu, discours, mémoires divers онлайн

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Vous êtes venus assister au Carmen sæculare de l’Académie, à une Assemblée tout à fait originale, qui ne tient qu’une session par siècle, où l’on ne connaît ni discussions aigres ou stériles, ni jalousies, ni rivalités, où il ne se dit que des choses aimables, et pour laquelle, par une faveur qui excite toute notre gratitude, la Maison de Ville s’est galamment ouverte à une vieille dame qui depuis deux siècles se donne l’unique mission d’accueillir la science et de distribuer des couronnes au talent comme à la vertu. Sans la municipalité lyonnaise, elle n’aurait pu faire une toilette digne de vous. On la disait même si caduque qu’on la prétendait morte: seulement, elle ne voulait pas qu’on le sût.

Ce qui vous a attirés ici, ce n’est donc pas l’espoir de rencontrer en elle les restes d’une beauté qui brilla longtemps de ses premiers feux et qui n’a plus rien à ménager dans l’arrière-saison, c’est le seul désir de lui marquer votre sympathie. Et c’est juste au moment où une grande fête du travail captive tous les regards que vous êtes venus vous enfermer en province pour nous donner le meilleur de votre temps! Dussiez-vous imputer la redite à son grand âge, l’Académie ne me pardonnerait pas d’omettre l’expression publique de sa reconnaissance et j’y ajoute celle de la cité qui montre, elle aussi, par son constant labeur et la vigueur de son industrie, l’étonnant ressort d’une nation à laquelle, malgré ses épreuves, Dieu conserve une intarissable fécondité.

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