Читать книгу L'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon. Compte rendu, discours, mémoires divers онлайн

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La vérité est que, sans le savoir, la province subissait en ce temps la mode de Paris, même dans les choses graves, témoin l’un des nôtres, Servan, dont le nom, jadis célèbre, n’éveille plus d’écho, quoique sa philosophie ait étonné ses contemporains, lorsqu’elle ne les inquiétait pas. La vérité est que l’Académie eut à ces heures lointaines trop de greffes, pas assez de sauvageons, mais que les importations étrangères ne lui firent du moins jamais perdre le goût du terroir; et de cela on doit la louer, car la sagesse, la rectitude du jugement, l’indomptable énergie du labeur et le robuste bon sens sont des qualités éminemment lyonnaises qui suffisent à remplir les interrègnes du génie: ne les a pas qui veut; on en hérite ici de père en fils, en ligne directe; l’esprit seul, l’esprit léger surtout, n’y est qu’un collatéral.

Bref, si nous n’avons pas encore acquis cette facilité, cette aisance, cette verve aimable et gaie, ce je ne sais quoi qui distingue le Parisien et ses œuvres, nous tirons maintenant l’eau de notre puits pour faire pousser des roses ou des choux — c’est au public à le dire — mais nous restons résolument dans notre jardin: ce n’est peut-être pas le moyen de faire beaucoup de bruit, mais c’est encore la meilleure façon de se rendre utile au voisin et, quand on est vieux, de se rajeunir par des services.

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