Читать книгу Notice historique sur la commune de Gemozac. D'après les mémoires du curé de Pouzaux et d'autres manuscrits онлайн

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Quant aux animaux quadrupèdes, il y avait jadis dans la commune quelques loups, beaucoup de renards, des blaireaux, même des sangliers de passage; à peine existe-t-il aujourd’hui des lièvres et des lapins. Si MM. les louvetiers veulent chasser un loup dans tout le canton, il faut qu’ils aient la bonté de le fournir. L’instinct de la chasse va être obligé de se rabattre sur les fouines, belettes, putois, rats et mulots, et il sera fort utile encore.

Les oiseaux ont un moyen de plus d’échapper au grand destructeur de toutes choses et de lui-même, à l’homme. Et cependant quelle diminution dans l’affluence de ces hôtes volages de l’été, de l’automne et de l’hiver! Le déchet est sensible d’une année à l’autre, et la solitude attriste peu à peu les sites les mieux faits pour être animés par les jeux, les amours, les habitudes, les combats, les ramages des oiseaux, ces gracieuses et intelligentes créatures. Si je me reporte seulement à un tiers de siècle en arrière, où sont ces perdrix qui venaient quelquefois manger avec les poules de ma mère; les bécasses, si communes qu’elles se prenaient aux lacets ou collets, et que le village de Maillé, par exemple, en devait une de rente annuelle à la seigneurie? Où sont, en automne, ces volées de grives, de draines, de merles, de gros-becs, de proyers (ou trrris) sur lesquels on faisait son apprentissage de tireur? Ces nuées de becs-figues, grassets, rouges-queues, etc., que nous étions si heureux de prendre, avec l’appât d’une fourmi volante, aux reginglettes ou arquets, et aux coustilles, sorte de léger traquenard? En été, ces compagnies de cailles à plein filet? En hiver, tant de bécassines que nous avons manquées sur la Seudre, tant de rales, de judelles, de poules d’eau et de pluviers que nous y avons vus! Si les chantres du printemps, le rossignol, la fauvette, l’hirondelle reviennent toujours, c’est qu’ils sont dédaignés par la gastronomie, encore la barbare rabale en fait-elle au passage d’amples destructions, ainsi que d’alouettes, de linottes et de chardonnerets. Mais ce reproche s’adresserait à nos voisins de Saint-Seurin, de Mortagne et de toute la côte de Gironde. Ce même dédain culinaire laisse vivre et crier dans nos bois le geai, la pie, la pie-grièche, et aussi la jolie famille des pics, le pivert, l’épeiche, la gentille sittelle, le vif grimpereau; mais le doux roucoulement de la tourterelle et le doux sifflet du loriot y deviennent rares, ainsi que le chant si musical et si forestier tout ensemble du tourd ou mauvis, perché, le soir, sur une cime élevée et célébrant un beau coucher de soleil.

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