Читать книгу Notice historique sur la commune de Gemozac. D'après les mémoires du curé de Pouzaux et d'autres manuscrits онлайн

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«aux frais, et grâce au zèle et au grand cœur

«de Dom Martin de Marchais parisien,

«de cette royale Abbaye le très digne Abbé.»

Tel est, à rapide vol d’oiseau, l’aspect topographique de la commune de Gemozac. Dans une étendue de huit kilomètres de long, du nord au sud, sur six kilomètres de large, elle renferme une centaine de villages ou hameaux dont nous donnerons la liste (deux par kilomètre carré), et un chef-lieu assez considérabe, qui nous reste à décrire.

Le bourg de GEMOZAC est situé au centre de la commune, sur la pente septentrionale et fort douce de son ruisseau ou de la Gémoze, qui se recourbe un peu pour l’entourer au tiers à peu près. Lorsqu’on y arrive par ce côté, venant, par exemple, de Saint-Genis, Champagnoile, Mortagne ou Virollet, les maisons ne paraissent qu’à demi derrière des rideaux de peupliers de diverses espèces, de saules et de marronniers d’Inde, que le clocher surmonte, ce qui présente un paysage complet, de la plus grande fraîcheur. Les autres côtés auront un jour le même avantage, grâce aux frênes et ormeaux que l’on vient de planter sur les bords des routes qui formeront de belles avenues. Ces routes sont les deux voies départementales de Saintes à Mortagne-sur-Gironde et de Pons à Royan. Elles se coupent à angle droit presque au centre de la petite ville et en fournissent les deux rues principales, dites Royale (route de Pons) où l’on remarque les jolies maisons Seureau, Généraud, etc., et rue du Commerce (route de Saintes), où s’élève et se prolonge le magnifique hôtel Maurice-Renou. L’on vient d’y bâtir une mairie, une école, une halle ; sur la place centrale, dite le Canton, ou place Saint-Pierre, la vieille église, réparée à neuf, se présente, dégagée enfin du cimetière qui l’entourait encore il y a Une trentaine d’années. Il y avait plus d’urgence qu’en d’autres bourgs à écarter ce foyer d’insalubrité, parce que les habitations gemozacaises sont groupées, serrées comme dans les villes même, sans interruption de façades, quoique plusieurs aient un jardin. Une autre rue très ancienne et moins alignée part du canton et se dirige au sud-est, entre l’antique église et un couvent très-moderne, vers l’ancien château, disparu, et vers l’ancien temple protestant, rebâti plus à l’intérieur, sur la route de Pons; c’est la rue Eschasseriaux, appelée autrefois de la nécessité ; les conditions y sont heureusement changées, comme dans toute la commune, comme dans tout le pays. On y remarque une gentille petite place ombragée de tilleuls, meublée de bancs de pierre et qui sert de marché aux moutons. C’est cette même rue qui, traversant le canton, se prolonge au nord-ouest, sous le nom de rue du champ-de-foire, et qui pourrait s’appeler rue des champs-de-foire, car elle longe celui d’hiver sur sa droite, et plus loin, celui d’été, sur sa gauche. Ce dernier est vraiment beau et vient tout récemment d’être encore embelli. C’est, sous le nom de Grands Prés, une vaste prairie communale, bornée au nord par la route de Cozes (ou de Royan) et au midi par la Gémoze. C’est là que tous les mois, le 3e vendredi, se tient une foire aux bestiaux assez renommée; que tous les automnes la partie basse se tapisse de fleurs de colchique, et que tous les jours de Saint-Jean-Baptiste une frairie ou assemblée réunit les domestiques cherchant place, avec le rameau vert à la main des filles, au chapeau des garçons, et les maîtres cherchant serviteurs. D’autres garçons et d’autres filles y accourent dans des vues différentes, et tout au moins dans l’intention de danser. Le violonaire ou le joueur de hautbois et de cornemuse est monté sur son tonneau et frappe du talon la mesure rapide du bal, bourrée saintongeoise, ou le mol bercement de la courante; et peut-être du haut de cet observatoire saisit-il entre les danseurs d’autres accords que ceux des pas et des sons. Mais ce sera plus tard l’affaire de M. le maire. En attendant, voyez ces restaurants improvisés, ces tentes ornées de drapeaux et de feuillage, et sous lesquelles, relativement, Gamache fait fumer, mais non pas gratis, ses marmites, ses grils et ses poëlons. La paroisse est bien sous l’invocation de saint Pierre; mais ne trouvez-vous pas que le bon saint Jean, avec son antique et impérissable fête du solstice d’été, vaut à lui seul tous les apôtres?

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