Читать книгу Notice historique sur la commune de Gemozac. D'après les mémoires du curé de Pouzaux et d'autres manuscrits онлайн

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Non loin des bords qu’arrose la Charente,

Plus près de ceux où la Seudre serpente,

Un bourg illustre élève à trois cents piés

De son clocher les sommets foudroyés:

C’est GEMOZAC; terre que la Nature

De ses faveurs enrichit sans mesure;

Dans ces beaux lieux partout on voit florir

La douce aisance à côté du plaisir.

Cérès laissa les rives du Pactole,

„ Le dieu du vin, les riches plants du Tmole,

Pour habiter les plaines, les coteaux

Que la Gémoze abreuve de ses eaux.

Tâchons de voir dans le chapitre suivant si l’homme. de ce pays y a bien secondé la nature.

II

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ETHNOGRAPHIE

Nous avons passé en revue le plus grand nombre des habitants de la commune de Gemozac, moins leur maître à tous, l’Habitant par excellence, le bipède à deux pieds sans plumes, le bimane, ou l’être à deux mains et sa féminine moitié, l’Homme et la Femme, puisqu’il faut les nommer; et encore en avons-nous déjà dit quelque chose.

Les Gemozacais sont Saintongeais pur sang, s’il est permis de s’exprimer ainsi: c’est cette race brune et solide, peu brillante de traits et de mouvements, mais intelligente en dessous, patiente, tenace et persévérante; bien prise dans sa petite taille, conservant, même sous d’autres climats, la santé robuste que son sol et sa sobriété lui ont faite, ayant tout à la fois les premières qualités du marin, le calme et le sang-froid, et les premières du bon soldat, la marche infatigable et la tempérance. Les développements physiques qui font le plus défaut sont celui de la poitrine dans les hommes (il y a chaque année beaucoup de réformés pour cette cause), et celui de la partie opposée dans les deux sexes (qui ne motive aucune espèce d’exemption). Hélas! oui, les Saintongeaises ont dû accueillir avec un double plaisir la crinoline aux amples suppléments, et c’est peut-être une d’entre elles qui l’a inventée. Toujours est-il qu’un plaisant se permettait de dire d’elles (en leur absence) que si c’étaient des anges tombés du ciel, ils n’étaient pas tombés sur le nèz. A part ca léger tort qui leur est fait dans la succession d’Eve, les Gemozacaises ont largement hérité de ses autres dons: pureté de formes, douceur de traits, beaux yeux noirs ou châtains, fraîcheur et vigueur un peu mate, mais d’autant plus solide, du teint; modestie surtout, économie et propreté : ne sont-ce point la les trois véritables grâces? De bonnes femmes de ménage, d’excellentes mères de famille, voilà ce que l’on trouve à Gemozac, à tout le moins autant qu’ailleurs.

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