Читать книгу Notice historique sur la commune de Gemozac. D'après les mémoires du curé de Pouzaux et d'autres manuscrits онлайн

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L’habitude de boire du vin avec modération, la vie occupée et l’aisance ont à peu près banni l’ivrognerie. Si l’on chante et rit moins aux éclats, on jouit certainement davantage; une gaîté factice n’est point le bonheur; les prétendus bons vivants qui peuvent rester encore en savent bien quelque chose. Plût au ciel que des progrès analogues eussent totalement guéri les Gemozacais de deux autres défauts qui leur étaient reprochés, l’esprit processif et le penchant à faire l’usure, deux manifestations du même vice, une trop grande âpreté pour le gain! Eh! bien, oui, c’est comme pour le cabaret: la facilité croissante d’un gain légitime a diminué considérablement la fureur de plaider et l’abus de prêter en fraude de la loi. Nos paysans vous raconteront eux-mêmes l’histoire de cet avocat de Saintes qui, retiré des affaires, se fit édifier un bel hôtel et eut l’audace d’inscrire sur la façade: Maison bâtie de têtes de sots. Ils ajouteront l’histoire de ce procureur, toujours de Saintes, qui étant de son estoc Pierre Poinstaud, Procureur Plaidant, fit écrire quatre P sur sa porte pour lui servir d’enseigne; abréviations qu’un paysan gemozacais, attendant audience, lisait avec tant de justesse: Prends patience, pauvre plaideur... Et, néanmoins, il y a encore à Saintes beaucoup d’avocats et de procureurs, ou du moins d’avoués. Il y a même çà et là, dit-on, des prêteurs suspects et redoutables; mais c’est comme les sorciers et les devins: l’espèce se perd ou se métamorphose.

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