Читать книгу Notice historique sur la commune de Gemozac. D'après les mémoires du curé de Pouzaux et d'autres manuscrits онлайн

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PHILOLOGIE

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Quelques lignes sur le Langage local: le langage reflète et précise toutes les questions ci-dessus effleurées.

On parle à Gemozac, où du moins on parlait, un des plus francs dialectes de toute la Saintonge. Le j un peu espagnol (ine jhote), pour une joue, et aussi pour une hotte; Jhean-Jhacques; Jheudi, etc; le ch allemand (içhi, pour ici; çhellés çhillères, ces cuillères, çheu va-de-bonçhœur) y sont correctement, c’est-à-dire très-mollement, très-négligemment prononcés. Le caractère du patois saihtongeais et de laisser dans le gosier une bonne partie des consonnes, d’avaler ce que l’Anglais mange. Quant aux voyelles, que ce dernier siffle, le patient Saintongeais les laisse s’exhaler, si elles peuvent. Articuler n’est pas Son fort. C’est là ce qui le fait le plus différer du Français. Les étrangers qui l’écoutent pour la première fois n’entendent rien qu’une suite de voyelles peu sonores, de l’otaïtien con sordini, avec des sourdines; (on me passera ces deux mots italiens, car il y a beaucoup d’italien dans le saintongeais.) Eh! bien, je le répète sans crainte d’être contredit, le dialecte de Gemozac est un bon type. En veut-on une seule preuve? Il prononce bien les nasales, lesquelles diffèrent d’un canton à l’autre. On, par exemple, se prononce eun dans la Champagne de Pons (allez-vous à Peuns, meun beun?), se prononce an dans les environs de Cozes (disez danc, cambin campte-t-an d’içhi à Saujhan?), se prononce franchement on à Gemozac et dans tout le canton. In s’assourdit on ein à Meschers; on n’y a que du pein et du vein; c’est du pain et du vin à Gemozac, etc., etc. Nous pourrons peut-être donner dans les notes quelques échantillons de ce patois. (Voir notre Dictionnaire du Patois saintongeais).

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