Читать книгу Mademoiselle Figaro : indiscrétions d'une Parisienne онлайн

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Un voile de tristesse se répandit sur ses traits charmants; une larme mouilla sa paupière. Elle l’essuya lentement de sa main blanche et fine sur laquelle elle sentait encore la caresse de l’homme aimé. Puis, elle se baissa, ramassa le livre et relut encore une fois attentivement la lettre qu’elle y avait trouvée: «Samedi, bal de l’Opéra. A une heure et demie précise vous me trouverez près de la cheminée du foyer. –Je considérerai votre absence comme une rupture définitive et je partirai à huit heures du matin pour Nice, avec le comte de P…

» LINA.»

Cette preuve visible de l’infidélité de son mari avait bouleversé Clotilde jusqu’au fond de son être. Elle se leva enfin, pâle de colère contenue, prête à éclater en sanglots.

–Maman!–dit en ce moment une petite voix un peu enrouée. Oh! doux nom adorable! Quelle consolation tu apportes à l’âme froissée? Tu as le don merveilleux de relever le courage, de rappeler l’espoir, d’affermir l’honneur vacillant!

Cet appel à sa sollicitude maternelle ramena Clotilde près du berceau de sa fille. Elle vit ses grands yeux attachés sur elle et l’innocent sourire de sa bouche rose. L’enfant tendit vers sa mère ses menottes nacrées.–Viens, mon ange, dit Clotilde, viens! Nous allons reporter ce vilain livre là où nous n’aurions jamais dû le prendre. Et, sa fille sur les bras, la comtesse alla remettre le livre sur la table de son mari.

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