Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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On vit avec regret que l’autre côté des monts n’avait presque point de représentants à la diète nationale de Bastia. Tant d’indifférence pour cette grande manifestation patriotique semblait un désavœu tacite de la pensée et des sentiments, sous l’influence desquels les députés cismontains s’étaient réunis et délibéraient avec l’accord le plus touchant. Tel n’en était pourtant pas le véritable motif. La diversité des opinions politiques y avait moins de part que la rivalité des intérêts locaux. Les députés de la partie ultramontaine ne pouvaient y tenir qu’une place secondaire: la majorité se trouvait de ce côté. Le moment était fort mal choisi pour soulever la plus irritante de toutes les questions, celle des suprématies locales. Quoi de plus déplorable que ces étroites jalousies, que ce conflit d’intérêts hostiles, dont nous ressentons encore les conséquences fâcheuses! Dans de pareils moments, où il n’est permis de rivaliser que de patriotisme, où tout autre sentiment que l’abnégation locale et personnelle devrait se cacher, n’est-il pas affligeant d’avoir à rappeler les débats animés, lès discours imprudents, où ce dualisme funeste entraîna la municipalité d’Ajaccio? La diète de Bastia, que cette froideur marquée affligea, sans la blesser, invita la future capitale du Liamone, à concourir, par ses mandataires, aux délibérations et aux travaux de la. prochaine assemblée d’Orezza. Cette démarche, faite dans un but de rapprochement et de fusion, n’en excita pas moins une vive discussion parmi les membres de son conseil municipal. Les plus exaltés allaient jusqu’à demander la séparation de l’île en deux provinces distinctes. «Il est temps, disaient-ils, de songer à nos intérêts. Tous les avantages ne sont-ils pas pour les habitants de la partie cismontaine? Il y a un régiment provincial; combien d’officiers y comptons-nous? Ce n’est pas la seule inégalité qui nous blesse. Il semblerait, en vérité, que nous ne sommes pas les enfants de la même patrie, que les citoyens sont d’un côté, et les parias de l’autre.

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