Читать книгу Bataille d'âmes онлайн
101 страница из 113
--Après le plaisir, la peine, dit-il. C'est mon pauvre père!...
--Votre père! s'écria Bancalou, en prenant aussi le pas de course, es-tu donc le petit Adolphe?
Le joueur de violon se retourna surpris, pour regarder l'étranger.
--Pourvu que j'arrive assez vite pour recevoir mon pardon, murmura celui-ci en s'essuyant les yeux.
--Votre pardon?... répéta le jeune musicien rustique.
--C'est aussi mon père, à moi.
--Etes-vous donc mon frère Charles?
--Je suis Charles, ton misérable frère.
--Que le père sera heureux!
--Etait-il malade?
--Un peu chancelant depuis une semaine.
Ils couraient toujours et parlaient par phrases courtes, entre des souffles longs jaillis de leurs poitrines.
Ils arrivèrent. La maison était silencieuse. Une femme s'empressait auprès du malade, le lavant avec du vinaigre et lui faisant respirer de l'ammoniaque. Deux ou trois enfants pleuraient en étouffant tout bruit, parce qu'ils voyaient des larmes couler des yeux de leur mère. Le vieillard était couché sur un lit haut, garni de rideaux de toile. Il avait la face congestionnée et un râle léger sortait de sa gorge. C'était l'apoplexie. Allait-il mourir sans reprendre connaissance de cette première attaque du terrible mal? Personne ne le pouvait dire. Vite, bien vite, la maison s'emplit de monde.