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Je sais bien voyager sans selle
Je saurai bien danser sans elle.
Un éclat de rire fit retentir la pièce, et le jeune fille rougit au moins autant que si elle eut fait une mauvaise action.
--En avant le violon! ordonna Bancalou, en s'élançant au milieu de la salle.
Le violon ne fut pas long à répondre. L'archet mordit les cordes, en glissant de l'une à l'autre avec une ardeur endiablée, leur faisant jeter, tour à tour, ou à la fois, une gerbe de notes rayonnantes, un flot d'accords entraînants, et le joueur, la tête penchée, l'oeil fixe, le sourire sur les lèvres, semblait écouter l'âme de son instrument docile, et suivre le vol radieux des sons.
Et Bancalou dansait.
Tous les regards étaient rivés sur lui. Il obéissait au rhythme avec une fidélité merveilleuse. La musique semblait l'unique force qui l'animait, et tous ses mouvements difficiles et variés paraissaient être indépendants de sa volonté. Il devenait beau, il devenait extraordinaire. Ses jambes n'avaient plus que des formes harmonieuses; ses pieds voltigeaient comme des ailes qui rasent une surface unie. Les applaudissements éclatèrent.