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Mais Bancalou n'aimait pas à courir bien longtemps après les idées. Quand elles venaient à lui c'était bon. Il en prenait une, s'amusait à la caresser un instant, puis il la relâchait comme on fait d'un oiseau qu'on rend à la liberté. Il aimait surtout à rire.
A mesure qu'il cheminait sur la route de sable, le front dans le vent tiède qui venait des prairies, il sentait sa vieille gaieté renaître. Le souvenir de sa cousine, sa bonne amie d'enfance qu'il avait embrassée sur les deux joues; la colère de Zidore qui se croyait gravement lésé dans ses droits et son honneur; le babil de Tiquenne, la pêche avortée, la montre qu'il voulait rendre maintenant, tout cela lui déridait la figure et le prédisposait à la bonne humeur. Il songea à sa famille avec un véritable plaisir, se demandant si son père avait les cheveux blancs, si ses deux frères vivaient sans trop de misère, si sa soeur était mariée... Il n'avait pas eu le temps de s'enquérir de toutes ces choses. Zidore était entré quelques minutes trop tôt.