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Le vieillard souriait.

--Bavard, fit-il... Moi j'aurais tout dit en deux mots...

--Il y a encore le sac de voyage et les appareils de pêche et de chasse, reprit le cynique canotier.

--Eh bien! mon garçon, je voulais ajouter, quand je t'ai dit cela, que la plupart des maris malheureux, le sont par leur faute.

--C'est ce que je pensais, conclut Bancalou.

Le brouillard se dissipait, glissant mollement par loques floconneuses en l'air qui se réchauffait, et parmi les arbres encore feuillus. Le vieux pêcheur se jeta sur son lit et s'endormit d'un sommeil profond.

C'était la veille. Le bateau venait de sortir du port de Montréal et filait, rapide, vers le rocher où juche la vieille capitale.

Un homme vêtu pour le sport, cheveux grisonnants, moustache épaisse, taille au-dessus de la moyenne, l'air naïf des âmes droites, était assis sur le pont supérieur du bateau, en avant des salons, et regardait le défilé enchanteur des rives du fleuve et des îles, des villages et des bois que la nuit hâtive commençait à noyer dans ses ombres. La lune se leva, et sa lueur douce faisait comme un fond demi-clair où s'estompaient plus sombres et plus distincts, les arbres et les maisons. Ses reflets ouvraient sur les eaux, entre les bords et le vaisseau, un chemin de flammes tremblotantes où nul pied n'aurait pu se poser, mais que le rêve suivait, doucement appelé par l'inconnu.

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