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Il fut aperçu et tous les regards se fixèrent sur lui à mesure que défilèrent les voitures. Une des femmes lui dit par plaisanterie:
--Vous ne venez pas aux noces?
--Eh! répondit-il, je ne sais pas sur quel pied danser.
--Vous danserez sur la corde, fit un autre.
Les chevaux se mirent à trotter sous les caresse du fouet, et des refrains joyeux montèrent comme des gerbes de la longue file de charrettes et se perdirent au loin avec les chants des oiseaux.
Le dos appuyé aux perches de cèdre, dans l'ombre fraîche, sur un gazon épais, Bancalou se reprit à songer.
--Vous danserez sur la corde... que voulait-il dire, ce farceur-là?... Est-ce un avertissement, une menace, une prédiction?... Que pouvait-il connaître de son existence à lui, Bancalou?... Bah! il ne faut toujours pas se montrer poltron.
Les souvenirs joyeux se mêlèrent aux idées mauvaises; le regret des fautes fut étouffé par l'espoir des plaisirs; les lueurs du passé se perdirent dans les ombres de l'avenir. Il avait peur de la lutte. A quoi aboutiraient ses efforts? Il y a en avait tant qui traînaient dans la misère, leur inutile vertu!... Souvent les bons sont plus malheureux que les méchants... On peut revenir au bien, une fois l'heure des folies passée... Attendons une bonne occasion, et tout s'arrangera.