Читать книгу Les vengeances - Poème canadien онлайн
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Il a de longs soupirs, puis des rires joyeux,
Une plainte suave et des cris d'allégresse.
Capricieux accords jetés avec souplesse,
Roulades, trilles gais, doux murmures, sanglots
Se succèdent sans fin, comme les flots aux flots.
Ce sont, de feuille en feuille et jusque sur les herbes,
De riches diamants qui retombent en gerbes;
Ce sont comme, la nuit, des gouttes de métal
Tombant, une par une, au bassin de cristal.
Parfois il ouvre une aile, il se tait, se recueille,
Et l'air chante à son tour, et la légère feuille
Semble frémir encore au souffle merveilleux.
L'indien, immobile, écoute, et ses deux yeux,
Comme d'ardents charbons, se fixent sur la porte
De la maison paisible à laquelle il apporte,
Dans sa vengeance atroce, un éternel malheur.
Un enfant souriant, tout brillant de fraîcheur,
Sortit pour écouter du rossignol sauvage,
Dans l'orme chevelu, l'harmonieux langage.
Sur le gazon moelleux, courant comme le daim,
Jusqu'au dessous de l'arbre il avance. Soudain
Le sauvage s'élance, et l'empoigne, et l'enchaîne: