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Il approche du front de la vierge qu'il aime

Sa bouche frémissante. Aussitôt un soufflet

De sa témérité vient punir l'indiscret.

Et la rieuse enfant courut d'un pied agile

Laissant dans la stupeur le huron immobile.

L'indien parle peu: morne, rusé, prudent,

Il sait, quand il le faut, taire un amour ardent

Et cacher dans son coeur la plus brûlante flamme.

Il est homme avant tout; et l'amour, pour son âme,

N'est pas un don du ciel. Il en craint la douceur

Qui flétrit le regard et ramollit le coeur.

La seule passion qu'il nourrit et caresse,

Qui lui donne, à la fois, le vertige et l'ivresse,

C'est la vengeance. Il est surtout vindicatif.

Et quand loin du wigwam il va s'asseoir pensif,

Quand il laisse son arc et ses flèches à terre,

C'est pour mieux attiser le feu de sa colère.

Tonkourou s'est assis: sa main porte son front.

Il n'avait jamais su la honte d'un affront.

Il tourmente, du pied, les fleurs, les feuilles sèches;

Il songe et n'entend pas le sifflement des flèches

Que lancent les enfants à travers les bouleaux;

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