Читать книгу Les vengeances - Poème canadien онлайн

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Combien de jeunes gens, vers le soir des jours chauds,

Sont venus échanger, dans leurs molles ivresses,

Des baisers innocents et de douces promesses!

Mais tu n'as jamais vu de couples plus charmants

Que Louise et Léon, ces deux jeunes amants

Dont je vais essayer de chanter sur ma lyre

L'amour et les douleurs! Tu n'as pas vu reluire

Un oeil aussi brillant sous ses longs cils de jais

Que l'oeil de cette vierge. Et ton feuillage épais

N'a jamais entendu nulle voix plus sonore

Que la voix de Léon qui chantait, dès l'aurore,

Avec les rossignols cachés dans les fourrés

Et les flots déferlant sur les sables dorés!

Jadis il s'élevait, à l'ombre de cet orme

Dont on admire encor chez nous le tronc énorme,

Une blanche maison avec un large auvent

Qui gardait le lambris de la pluie et du vent.

Son pignon élevé lui donnait l'air sévère.

La porte peinte en rouge et trois chassis de verre

S'ouvraient sur le devant aux rayons du soleil:

Deux chassis regardaient le grand fleuve vermeil.

A deux arpents au plus était la vieille grange

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