Читать книгу Les vengeances - Poème canadien онлайн

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Mais ce soir-là, pourtant, le buffet de noyer,

La table, les carreaux, la pierre du foyer,

Tout était plus luisant. Deux chandeliers de cuivre

Faisaient de la fenêtre étinceler le givre.

La maîtresse empressée allait et revenait,

Mettant tout en son lieu. Près d'elle se tenait,

Souriant quelques fois avec mélancolie,

Comme une âme malade, une fille jolie.

Vingt printemps sur son front avait semé des fleurs.

Les roses et les lis mariaient leurs couleurs

Sur sa lèvre timide et sur sa fraîche joue.

Et sa gorge ondulait comme l'onde qui joue

Sur les sables dorés avec le vent du soir.

Louise était son nom. Souvent son grand oeil noir

Avait dans un doux trouble et dans la rêverie

Jeté les jeunes gens qui, dans l'herbe fleurie,

Au temps de la moisson, la rencontraient chantant.

Mais elle n'aimait pas. Elle écoutait pourtant

Les timides aveux qu'au milieu des soirées

Lui faisaient, en tremblant, des bouches enivrées,

Dans le fond de son âme une divine voix

Lui disait-elle donc que l'époux de son choix

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