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Sous nos cieux inconstants les jours coulent bien vite.

A de nouveaux plaisirs tour à tour nous invite

Chaque saison nouvelle. Et le mouvant tableau

Passe devant nos yeux comme passent, sur l'eau,

Algues vertes et joncs, cygnes aux blanches ailes,

Noirs vaisseaux, troncs moussus et légères nacelles.

Le printemps fait chanter les vagabonds ruisseaux,

Et remplit de soleil nos scintillants carreaux.

Il durcit chaque nuit la neige de nos plaines,

En fait des mers de glace immenses et sereines

Où des pins toujours verts les rameaux inclinés

Semblent de grands vaisseaux par le calme enchaînés;

Où la foule, en riant, circule dès l'aurore;

Où glissent les traîneaux avec un bruit sonore:

Alors l'érable dur est percé dans l'aubier:

Il verse, goutte à goutte, au joyeux sucrier,

Commodes pleurs d'amour, sa sève succulente.

Traîné par les grands boeufs à la démarche lente,

Alors le soc tranchant sillonne au loin les prés,

Et le semeur au sol confie avoine et blés.

L'été brûlant mûrit les moissons abondantes,

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