Читать книгу Les vengeances - Poème canadien онлайн
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Dans le champ de froment que les vents chauds mûrissent,
Souvent les blonds épis sous les frimas périssent;
Ou la pluie incessante, inondant le vallon,
Fait rouiller la javelle au temps de la moisson.
Mais quand l'été s'envole et que parait novembre,
Que les champs moissonnés ont la teinte de l'ambre,
La bise, tout-à-coup, arrive du Levant,
Souffle avec une ardeur qui va toujours croissant;
Le soleil sans éclat se cache dans les nues;
Les troupeaux vont beuglant sur les campagnes nues;
Les feuilles des forêts s'échappent des rameaux,
Tourbillon rient dans l'air comme un essaim d'oiseaux,
Ou d'un tapis brillant couvrent la terre aride;
La neige en blancs flocons tombe d'un ciel livide
Et comme une fumée enveloppe les toits.
Puis le fleuve s'irrite, et ses flots lourds et froids
Agitent en hurlant leurs panaches d'écume
Qui tombent avec bruit, comme sur une enclume
Tombent les durs marteaux. Et le froid devient vif;
Et la glace s'étend sur le fleuve plaintif,
Comme une écorce blanche. Elle le tient, l'enchaîne.