Читать книгу Les vengeances - Poème canadien онлайн

38 страница из 65

Alors le bâtiment comme un oiseau qui traîne,

En sortant du lacet, son vol endolori,

Vogue péniblement cherchant un sûr abri,

En mille sens essaie à s'ouvrir un passage

A travers les glaçons qui rongent le bordage,

Dérive avec les flots, n'obéit plus au vent,

Et sur les blancs écueils vient sombrer trop souvent.

Quand, pour virer de bord, la fine goélette

Déploya sous le vent, son aile de mouette,

On la vit incliner ses deux mâts hauts et droits,

Et l'onde rejaillit sur le bord des pavois.

L'espérance à l'horreur, hélas! fît bientôt place,

Lorsqu'aux yeux des marins un vaste champ de glace,

Implacable, sans borne, apparut tout-à-coup.

Le vent, depuis une heure, avait fraîchi beaucoup,

Et, de la Chevrotière aux Pointes des Grondines

Où les chasseurs s'en vont, par les jours de bruines,

Tuer le pluvier gris, l'outarde et le canard,

La glace avait jeté son immense rempart.

Le fleuve se couvrait de sonores banquises:

La nuit faisait sur l'eau danser ses ombres grises.

Et c'était le reflux: la mer se retirait.

Правообладателям