Читать книгу Les vengeances - Poème canadien онлайн

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Et leurs bras engourdis et leurs humides yeux.

Un craquement sinistre enfin se fait entendre:

De l'arrière à l'avant le pont semble se fendre;

Les haubans verglacés se brisent sous le choc;

La carène s'élève et monte sur le roc;

Les mâts penchent sur l'onde avec leurs longs cordages,

Comme au bord des ruisseaux des saules sans feuillages;

La chaloupe brisée est emportée au loin;

Le pilote aux pavois se cramponne avec soin.

En bloc majestueux la glace s'amoncelle:

Une dernière fois le fier bateau chancelle;

Et l'eau se précipite, avec un bruit affreux,

Par la blessure ouverte à son flanc généreux.

On entendit alors dans toute la paroisse

Des marins en péril les nouveaux cris d'angoisse.

Mais celui qui voudrait voler à leur secours

N'exposerait-il pas lui-même trop ses jours?

Dans leur cupidité, François et le sauvage

Allaient tenter pourtant le hardi sauvetage.

Vers le pied de la côte où vient mourir le flot,

Renversé sur le flanc, est un léger canot

Que Lozet a creusé dans un tronc d'épinette.

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