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Comme des anges purs, leurs sauveurs empressés.

Mais les deux matelots de leurs mains engourdies

Ne s'étaient pas tenus aux amarres roidies,

Lorsque le bâtiment, avec un bruit plaintif,

Fut par les lourds glaçons brisés sur le récif;

Et dans le gouffre ouvert par la mer en furie

Ils étaient descendus en invoquant Marie.

Le vent soufflait toujours et se mêlait aux cris

Des deux pauvres marins attachés aux débris

De ce joli vaisseau qui naguère à la lame

Berçait avec orgueil sa longue et blanche flamme.

Le canot arrivait. Un énorme rempart

S'élevait devant lui ceignant de toute part

Le navire vaincu. La glace amoncelée

Semblait d'une forêt la cime dentelée.

On entendait au fond, dans les larges remous,

Les sourds bouillonnements des vagues en courroux.

Le sauvage cria:--«Votre perte est certaine:

«Nous ne pouvons plus rien; toute espérance est vaine.»

De l'épave sinistre une voix répondit:

--«Sauvez-nous! sauvez-nous!» Et François Ruzard dit:

--«Mais pour sauver la vôtre on risque notre vie:

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