Читать книгу Les vengeances - Poème canadien онлайн

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Avec un bruit sonore et bondit et vacille.

Un cri s'élève. On court à l'arrière, à l'avant.

Pour savoir où l'on vogue on consulte le vent;

Car dans l'obscurité la neige aisément trompe.

On visite la cale; on fait jouer la pompe;

Et l'on s'assure enfin que le joli vaisseau

N'a pas eu d'avarie et qu'il ne fait point d'eau.

La neige est moins épaisse, et par moment la lune

Jette un pâle reflet sur la voile de hune;

Dans les coeurs attristés glisse un rayon d'espoir.

L'ilette montre au loin, son étrange dos noir.

Le froid devenait vif. Ses cruelles morsures

Arrachaient aux plus forts des plaintes, des murmures.

Dans le chenal étroit, comme un immense étau,

Les glaces cependant étreignent le bateau

Et le font, tour à tour, sur leurs carreaux de marbre,

A bâbord, à tribord, pencher comme un grand arbre

Que les bises d'automne agitent rudement

Avant de le casser; le poussent lentement,

Mais avec une force affreuse, irrésistible,

Vers l'écueil où la perte est, hélas! infaillible.

Les marins consternés élèvent vers les cieux

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