Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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Pour costume, il portait une robe vaporeuse sur laquelle flottait un petit manteau de pourpre. A sa ceinture pendait, retenu par un cordon de soie, un joli cor d’ivoire transparent, et, de la main gauche, il tenait une branche de lys d’où s’exhalaient des parfums délicieux.

— Je suis Oberon, le roi des Sylphes, cria le garçonnet d’une voix pleine d’une douceur enchanteresse. Au nom du Dieu tout-puissant, saluez-moi, vous qui traversez mon empire.

— Fuyez, si vous tenez à la vie, dit Chérasmin tout bas à son maître.

Il saisit par la bride le cheval du jeune duc, lui fit faire volte-face ainsi qu’au sien, et les deux voyageurs s’éloignèrent au galop.

Mais Oberon n’eut qu’à frapper de son doigt mignon sur le cor qu’il portait, et aussitôt le ciel s’assombrit; un orage épouvantable éclata, qui fit ruisseler à travers la forêt des torrents d’eau si furieux, que les fuyards ne pouvaient plus avancer.

Au même moment, les sons d’un cor retentissent tout près derrière eux. Les chevaux s’arrêtent, comme enracinés au sol. Chérasmin glisse prestement à bas de sa selle, et le voilà qui se met à danser, hope! hope! d’un tel cœur, que sa barbe blanche va et vient, fouettant l’air comme un balancier affolé.

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