Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн
34 страница из 76
Quand Huon se releva de table pour partir, Oberon lui tendit sa propre coupe et son cor.
— Tu vois cette coupe, lui dit-il; pour tout homme au cœur pur qui la porte à ses lèvres, elle s’emplit d’un vin parfumé ; mais pour celui dont les pensées et les actions sont mauvaises, elle reste vide et brûle les lèvres. Garde-la précieusement, et, plus précieusement encore, conserve cette trompe. Tu n’as qu’à souffler dedans tout doucement, pour que ceux qui te voudront du mal se mettent immédiatement à danser jusqu’à perte d’haleine, comme Chérasmin a dansé tout à l’heure pour t’avoir méchamment parlé de moi. Mais, si quelque grave péril te menace, souffle de toutes tes forces; n’importe où je serai, je t’entendrai, et j’accourrai à ton aide... Seulement, garde-toi de m’appeler sans nécessité. — Là-dessus, Oberon disparut.
Le soir du second jour, comme les voyageurs gravissaient une colline, Chérasmin s’écria tout à coup:
— Seigneur! regardez donc!
Et Huon aperçut devant lui Babylone, la splendide cité. Le palais du Calife brillait au-dessus de tout dans la pourpre dorée du soleil couchant.