Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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Quand Huon se releva de table pour partir, Oberon lui tendit sa propre coupe et son cor.

— Tu vois cette coupe, lui dit-il; pour tout homme au cœur pur qui la porte à ses lèvres, elle s’emplit d’un vin parfumé ; mais pour celui dont les pensées et les actions sont mauvaises, elle reste vide et brûle les lèvres. Garde-la précieusement, et, plus précieusement encore, conserve cette trompe. Tu n’as qu’à souffler dedans tout doucement, pour que ceux qui te voudront du mal se mettent immédiatement à danser jusqu’à perte d’haleine, comme Chérasmin a dansé tout à l’heure pour t’avoir méchamment parlé de moi. Mais, si quelque grave péril te menace, souffle de toutes tes forces; n’importe où je serai, je t’entendrai, et j’accourrai à ton aide... Seulement, garde-toi de m’appeler sans nécessité. — Là-dessus, Oberon disparut.

Le soir du second jour, comme les voyageurs gravissaient une colline, Chérasmin s’écria tout à coup:

— Seigneur! regardez donc!

Et Huon aperçut devant lui Babylone, la splendide cité. Le palais du Calife brillait au-dessus de tout dans la pourpre dorée du soleil couchant.

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