Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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— Merci bien, répliqua l’autre, j’en ai assez. De ma vie je ne veux toucher à une de ces rosses ombrageuses.

Il regarda la vache du paysan: — Ah! reprit-il, parle-moi d’un animal d’humeur douce et docile comme celui que tu tiens! Voilà ce que j’aimerais!

— Eh mais! répondit le paysan, si ma vache te plaît à ce point, ne te gêne pas. Je te la troque contre ton cheval.

— Je te prends au mot, s’écria Jeannot. Vite, faisons l’échange.

Le rusé paysan ne se le fit pas dire deux fois; il jeta la longe qu’il tenait à Jeannot, enfourcha le dada et disparut au grand trot.

Jeannot ne se sentait pas de joie, à l’idée que la vache lui appartenait. — Je ne crois pas, se disait-il, qu’il existe un être plus chançard que moi sous le soleil. Où doncavais-je l’idée de vouloir m’embarrasser d’un cheval, qui n’est bon qu’à manger du foin et à ruer? Mais, une vache, à la bonne heure! A-t-on soif? On la trait. A-t-on faim? Vite un peu de beurre sur du pain. Que peut-on désirer de plus ici-bas?

Au bout de quelque temps, Jeannot aperçut une auberge, et, comme il lui restait encore quelques sous en poche, il résolut de se reposer un instant, tout en faisant une petite collation. Le fond de son gousset y passa; après quoi il se remit en route, avec son ruminant encorné.

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