Читать книгу Au pays des féeries. Quarante contes empruntés au domaine du merveilleux онлайн

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— C’est donc bien lourd ce que tu portes là ? reprit le cavalier.

— Essayez un peu, repartit Jeannot.

— Essayer! Je le veux bien, mon garçon. Et, puisque mon cheval te plaît tant, faisons un échange entre nous. Donne-moi ton lingot, je te cède ma bête.

— Tope là, — fit Jeannot au comble de la joie, en tapant tout de suite dans la main de l’étranger.

Celui-ci se hâta de mettre pied à terre, de prendre le lingot d’or, et de passer la bride à Jeannot. Le garçon enfourcha l’animal, et partit de l’avant enchanté de chevaucher ainsi sur la route.

Mais sa joie fut de courte durée. Le cheval, effrayé à la vue d’une grosse pierre qui se trouvait en travers du chemin, fit brusquement un écart; Jeannot, au lieu de serrer la bride — genre d’exercice auquel d’ailleurs il s’entendait comme à jouer de la flûte, — lâcha au contraire tout ce qu’il en tenait, et, patatra! le voilà s’étalant comme un sac de noix au milieu du fossé.

Par bonheur, passait justement un jeune paysan menant une vache maigre à la laisse. En apercevant le cheval, il se hâta de le saisir par la bride et de l’attacher à un arbre; puis, après avoir aidé le malencontreux écuyer à sortir du fossé : — Allons, dit-il à Jeannot, ce n’est rien, remets-toi en selle.

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